Guillaume Apollinaire – Quotes

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Guillaume Apollinaire

Guillaume Apollinaire (French: [ɡijom apɔlinɛʁ]; 26 August 1880 – 9 November 1918) was a French poet, playwright, short story writer, novelist, and art critic of Polish-Belarusian descent.

Apollinaire is considered one of the foremost poets of the early 20th century, as well as one of the most impassioned defenders of Cubism and a forefather of Surrealism. He is credited with coining the term "cubism" in 1911 to describe the emerging art movement and the term "surrealism" in 1917 to describe the works of Erik Satie. The term Orphism (1912) is also his. Apollinaire wrote one of the earliest Surrealist literary works, the play The Breasts of Tiresias (1917), which became the basis for Francis Poulenc's 1947 opera Les mamelles de Tirésias.
Apollinaire was active as a journalist and art critic for Le Matin, L'Intransigeant, L'Esprit nouveau, Mercure de France, and Paris Journal. In 1912 Apollinaire cofounded Les Soirées de Paris, an artistic and literary magazine.
Two years after being wounded in World War I, Apollinaire died in the Spanish flu pandemic of 1918; he was 38.

Occupation: 
poet
Born: 
08/25/80
Died: 
11/09/18 (38)

Et vous aurez alors des pensers ridicules.
— C'est en dix neuf cent un qu'un poète m'aima.
Seule je me souviens, moi, vieille qui spécule,
De sa laideur au taciturne qui m'aima.

Je suis laid, par hasard, à cette heure et vous, belle,
Vous attendez le ravisseur longtemps promis
Qui déploie comme un mirage du mont Gibel
Le bonheur d'être deux toujours et endormis.

Très humbles devant voue pleureront des Ricombres
Dormant l'anneau gemmal pour l'éternel baiser
Et des pauvres fameux pour vous vendraient leur ombre
Puis, loin de vous, pensifs, mourraient d'un cœur brisé…

Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux

Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur à moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je

Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux

Lorsque grâce aux printemps vous ne serez plus belle,
Vieillotte grasse ou maigre avec des yeux méchants,
Mère gigogne grave en qui rien ne rappelle
La fille aux traits d'infante immortelle en mes chants,

Il reviendra parfois dans votre âme quiète
Un souvenir de moi différent d'aujourd'hui
Car le temps glorieux donne aux plus laids poètes
La beauté qu'ils cherchaient cependant que par lui.

J'ai eu le courage de regarder en arrière
Les cadavres de mes jours
Marquent ma route et je les pleure
Les uns pourrissent dans les églises italiennes

Ou bien dans de petits bois de citronniers
Qui fleurissent et fructifient
En même temps et en toute saison
D'autres jours ont pleuré avant de mourir dans des tavernes

Où d'ardents bouquets rouaient
Aux yeux d'une mulâtresse qui inventait la poésie
Et les roses de l'électricité s'ouvrent encore
Dans le jardin de ma mémoire

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